Question

Bonjour,

Je m'excuse d'avance pour la longueur du message, mais je ne savais pas où demander de l'aide, et j'avais vraiment besoin d'en parler à qqn.

Je suis dans une situation que je n'arrive plus à gérer. Cela me cause de sérieux problèmes physiques et psychologiques; il m'arrive très fréquemment d'avoir des attaques de panique, de vomir ou de partir en sanglots (sans véritablement avoir un contrôle sur aucune de ces réactions). C'est arrivé au point où je me demande s'il faut que je continue à vivre.

Pour faire très simple, je suis issu d'une famille religieuse. Par conséquent, le contact avec les filles m'a toujours été restreint. Lorsque j'avais 16 ans, je suis tombé amoureux d'une fille, elle aussi issue d'une famille religieuse. Elle partageait les mêmes sentiments que moi à l'époque. Nous avons discuté du futur idéal (enfants, marriage, ...), mais étant donné que nous savions que cette histoire entre nous devait rester secrète, nous nous sommes dis qu'il valait mieux ne rien faire en termes d'action et attendre la fin de nos études avant de révéler au grand jour ce qui se passe entre nous (si je me souviens bien, c'était son idée).

Pendant les 3 prochaines années, nous sommes restés très proches, nous parlant de tout, presque tous les jours. Durant cette période, il y a eu quelques moments "romantiques" (pendant lesquels on a entrepris une action, mais j'avoue que c'était minime et que ce n'est arrivé que 2-3 fois). En 2017, elle m'a dit ne plus avoir de sentiments pour moi parce que elle me trouvait trop "bizarre". Elle m'a aussi fait promettre de ne rien dire à personne à ce sujet, car nos deux familles sont proches et que son père la "tuerait" s'il était mis au courant. Je lui dit que je respectais sa décision.

Les mois suivants, elle me parlait comme si de rien était. C'est là où les attaques de panique ont commencé, presque chaque jours. Je n'ai pas cherché à obtenir du support, étant donné que je lui avait promis que je ne dirai rien de cette histoire à personne. Cette situation a duré près de 6 mois, avant que je ne décide de lui dire que je ne peux plus continuer ainsi (puis je l'ai bloqué sur les réseaux sociaux).

Sa mère m'a contacté un mois plus tard, pour me demander pourquoi je l'avais bloqué, parce qu'elle trouvait ça dommage vu qu'on était proches. Du peu de ce que j'ai pu comprendre, elle était uniquement au courant du fait que je n'étais plus en contact avec sa fille, pas du reste. Mes parents n'étaient pas contents en apprenant cela, mais j'ai tout pris sur moi. Je me suis dit, à la base, que c'était ma faute si j'étais incapable de rester amis avec elle, et que par conséquent je devais en payer les conséquences. Cependant, je vous avoue avoir été très blessé par le fait que j'aie fait tant d'efforts pour cacher toutes mes attaques de panique, mes vomissement et mes pleurs à mes proches (afin d'honorer ma promesse), mais qu'elle n'a pas hésité à dire aux autres que je l'avais bloqué et qu'elle ne "savait pas pourquoi".

Puis, deux semaines après, j'ai découvert par le biais de qqn d'autre que 2 ans avant de m'anoncer qu'elle ne m'aimait plus, elle savait déjà que ça ne marcherait pas entre nous et que elle était en couple avec un autre garçon à la même époque. Je suis allée la voir pour savoir si c'était vrai. Elle a tout nié, et me faisant croire qu'elle a pris du temps pour réfléchir, mais qu'elle s'était rendue compte que ce n'était pas qqch dans laquelle elle voulait se lancer. Je me suis excusé. Je suis resté inerte sur mon lit pedans près de deux jours, parce que je m'en voulais d'avoir cru à des rumeurs.

Il y a maintenant 2 mois, j'ai trouvé des preuves de ce qui m'avait été dit. Je lui ai demandé pourquoi elle avait fait ça, et si elle avait des regrets. Elle m'a répondu: "J'apprécie que tu demandes des clarifications, alors je pense que la première chose à clarifier c'est qu'il ne s'est pas vraiment passé qqch entre nous. Oui, quand j'avais 15 ans, il y avait cette conversation où tu m'as dit que tu m'aimais je t'ai dit que je t'aimais aussi, c'est tout. Il n'y a rien eu de plus. Pas de discussions sur le futur, pas de formalisation, on ne s'est même pas tenu la main. J'étais jeune et je ressentais des choses pour la première fois, mais je n'ai jamais cru que nous étions ensemble. Alors non, je ne t'ai rien dit parce que, vu que je n'étais pas en couple avec toi, je n'avais rien à te dire. Ma mère sait que tu m'as bloqué parce que tu ne m'as pas répondu au message d'anniversaire que je t'ai envoyé. Je vois que tu es blessé, mais j'ai l'impression que cette histoire a été fortement exagéré, alors qu'en soit, il ne s'est rien passé."

Je lui ai rétorqué que oui, on a parlé du futur, qu'on a formalisé et lui ai demandé pour quelle raison elle ne m'a pas dit la vérité depuis le début. Elle ne m'a pas répondu et m'a bloqué à son tour.

Au début j'avais l'impression qu'elle disait n'importe quoi, et qu'elle essayait simplement de s'échapper. Mais maintenant je me demande si ce n'est pas moi le fautif. Au fond, ne serait-ce pas moi qui ai cru qu'il y avait une relation alors qu'il n'y en avait pas? Parce que, si je me base sur ma version des faits, la réponse est NON, mais je garde en tête que il s'agit là d'une version subjective de la réalité, et que je pourrais totalement avoir tort. Je me pose beacoup de questions. Des fois, je me demande même si ce n'est pas moi qui a halluciné, et imaginé toute cette histoire avec elle, parce que, à ses yeux, ce n'était rien. Le fait que j'aie des attaques de panique renforce cette idée en moi, et j'ai l'impression d'être complètement fou (ce qui me rend encore plus anxieux).

J'ai beacoup hésité à demander du support à ma famille (étant donné que je n'ai pas beacoup d'amis, en tout cas pas des amis à qui je peux parler de ces choses quotidiennement), mais je pense qui si je fait ça, cette histoire va remonter jusqu'à elle, et je ne veux pas lui infliger cela, surtout que, durant les quatre années où nous nous parlions beacoup, elle me répétait à quel point son père était strict.

J'ai aussi pensé à aller voir une psy. J'avais 4 séances gratuites dans l'instituion où j'étudie, mais elles n'ont pas été d'une grande utilité. Je n'ai pas les moyens de m'offir un suivi régulier, mes parents ne me donnant pas beacoup d'argent (étant donné qu'ils n'en ont pas beacoup à la base), et je me vois mal leur en demander pour aller voir un spécialiste sans leur dire ce qui se passe.

Comme vous pouvez l'imaginer, toute cette histoire a eu un fort impact sur mes études. Sans vouloir me venter, j'étais un très bon étudiant avant cette histoire, mais aujourd'hui je peine à obtenir la moyenne à mes examens (notamment à cause du fait que ces vomissements me fatiguent tellement qu'elle m'ôte l'envie de travailler). Et ça me "tue", parce que les études, c'était une des seules choses dans laquelle j'étais fièr de moi.

J'ai du mal à trouver des raisons de vivre, et je ne sais pas quoi faire. Je suis terrifié à l'idée de mettre fin à ma vie (c'est certes le case aujourd'hui, mais hier j'étais persuadé que c'était la solution me suis fait un plan à mettre "en exécution") .

Je viens ici un peu en dernier recours,

Meilleures salutations,

Réponse

Ne vous excusez pas de nous écrire, au contraire : vous avez eu raison de le faire, et nous vous avons lu avec attention. Nous entendons que cette relation avec cette fille vous fait souffrir, que votre situation devient de plus en plus dure à gérer et vous épuise, et que vous « avez du mal à trouver des raisons de vivre ».

A l’adolescence et lors du jeune âge adulte, l’amour prend une place toute particulière et une déception peut être très douloureuse. Cela peut susciter beaucoup de questions sur soi et sur les autres, faire ressentir de l'anxiété et mener à vouloir se faire du mal. Sachez que le suicide n’est en aucun cas une solution, car cela ne vous permettrait pas de voir que les choses peuvent s’arranger pour vous.

Vous nous dites que vous êtes déjà allé consulter la psychologue de votre institution : c’est une bonne chose, car il ne faut pas que vous restiez seul avec votre mal-être et vos questionnements. Vous serait-il possible de retourner la voir, afin de continuer à partager avec elle ce que vous éprouvez en ce moment ? Ou peut-être avez-vous un médecin traitant vers lequel vous pourriez vous tourner ? Ce sont des professionnels de la santé qui sont là pour vous soutenir sans jugement durant cette période difficile, et qui peuvent aussi vous donner des pistes de lieux d’aide.

A Genève, il existe également la Ligne Ados au 022 372 42 42 : il s’agit d’une ligne d’écoute pour les jeunes de 12 à 25 ans qui présentent un mal-être voire des idées suicidaires. N’hésitez pas à y faire appel : des professionnels de la santé vous répondent 24h/24 7 jours/7 de manière confidentielle.

Si vos idées suicidaires deviennent trop envahissantes, il faut vous rendre aux Urgences de l’hôpital le plus proche, afin d’y être reçu rapidement par un médecin.

L’équipe Ciao vous soutient dans ces démarches.

Dernière modification le 23 avril 2019

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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