Question (Fille / 2004)

Bonjour,
je suis une fille de 14 ans en 3ème et à cause de problèmes au collège et d'une faible estime de moi, en 5ème j'ai commencé à me mutiler. Au début c'était seulement avec un couteau au bras, et ça ne saignait pas. Je l'ai fait pendant environ 1 mois, puis j'ai arrêté "pour de bon"... mais 6 mois plus tard je m'y suis remise. Les traits étaient plus profonds, plus fréquents au compas ou aux ciseaux.
C'était pendant les vacances d'été 2017, et depuis, c'est devenu un enfer. J'ai essayé de nombreuses fois d'arrêter, mais ça revient toujours. Le mois de décembre 2018 a été très dur, et je suis passée à la lame de taille crayon qui me faisait beaucoup saigner, ce qui a causé quelques cicatrices un peu en relief.
En décembre, donc, j'ai encore une fois essayé d'arrêter et jusqu'à maintenant je n'ai plus rien fait.
Mais je sens à nouveau que l'envie vient, comment expliquer... parfois ça peut être par culpabilité, pour me punir car je le mérite.
Parfois c'est comme de la drogue, je ne peux juste pas penser à autre chose, et parfois, ça me sert à me défouler ou à oublier mes problèmes. Je ne m'y suis pas remise pour l'instant, mais je me suis fait des bleus pour compenser, car c'est moins grave et ça ne laisse pas de cicatrices.
Je ne veux vraiment pas le refaire, mais j'en sens que je vais bientôt craquer à nouveau.
Je suis désolée pour la personne qui a du lire ce message, je sais que ça parraît dégoûtant, et je sais que je ne suis pas la seule à avoir ce genre de problèmes et que je ne suis pas le centre du monde.
J'aimerais juste savoir"guérir", j'ai l'impression que je ne pourrais jamais arrêter. Je ne peux pas en parler à mes parents, ni à l'assistante sociale du collège.
J'en parle ici car je suis sous anonymat et que les réponses sont plutôt rapides. Merci si vous avez lu jusqu'au bout ^^

Réponse

Tout d'abord, nous aimerions saluer la force que tu as de t'être engagée dans le chemin qui te mènera à arrêter comlètement de te faire souffrir. 

Tu décris très bien ce que tu ressens, les doutes, les essais, les victoires et les rechutes, le manque de confiance, la grande sensibilité que tu as et qu'ont en général les personnes qui se scarifient.

Cela fait plusieurs mois que tu as réussi à ne plus entailler ta chair, bien sûr que les bleus ne sont pas rien, mais c'est déjà un changement. 

Parfois ce qu'on ressent est extrêmement fort et nous dépasse. Et cela peut être difficile à supporter. Le fait que ce soit des souffrances intérieures peut procurer une sorte d'imcompréhension et le fait de sentir la douleur dans son corps permet de mettre une limite et de donner de la réalité à cette souffrance. Cela peut procurer comme un soulagement, ce n'en n'est pas un en réalité car la souffrance est toujours là et le fait de s'être fait mal peut déclencher, comme tu le décris, des sentiments de dégout de soi ou de honte ou de culpabilité.

Le mieux serait que tu te fasse aider par un-e psychologue. Peut être pourrais-tu trouver une excuse pour aller consulter, par exemple, l'adolescence, le sress scolaire, etc. Avoir une personne professionnelle qui te soutient et que tu verrais régulièrement est d'une grande aide dans ta situation car dans ce chemin il y a des hauts et des bas, des victoires et des défaites, mais au final un grand sentiment de bien être qui vaut le coup de s'accrocher pour continuer.

Si ce n'est pas possible, nous te proposons la chose suivante: résiste autant que tu peux, en faisant quelque chose de concrêt, qui te défoule : sport, dessin, musique, etc,

Si cela ne suffit pas, plutôt que de passer à l'acte, écris -nous, en nous disant ce que tu ressens, à chaque fois. Nous restons à l'écoute.

Courage tu vas y arriver et à bientôt sur ciao

 

Dernière modification le 6 avril 2019

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