Question (Fille / 2002)

J’ai été victime d’abus sexuel.
J’avais 15 ans et celui qui a profité de moi en avait 16 voir 17 pas plus.
J’étais a une fete et javais déjà beaucoup bu, et fumer et il m’a incité a boire encore plus, il avait fait des mélanges d’alcool dans une bouteille a part je me savais pas ce qu’il y avait précisément dedans mais j’ai bu sans réfléchir, je n’etais presque plus en état de rester debout alors on est aller dans le dortoir du chalet pour que je puisse m’alonger et c’est la que il commence de m’embrasser et il a baisser son pantalon en me disant « regarde l’effet Que tu me fait tu peux pas me laisser comme ça aller »
Je lui ai dit non plusieurs fois mais il a baissé mon pantalon en voulant juste me montrer. Il se frottait contre moi mais je continuait de dire non. J’ai cru qu’il s’etait arrêter parce que je ne me souvenais plus mais maintenant je me rappelle qu’il a continué ce qu’il voulait faire. En plus de ça il y avait des autre garçon qui nous regardait mais lui ça ne le dérangeait pas je crois vu qu’il rigolait. Je pouvais plus bouger et je dormait presque tellement j’avais bu.
Depuis tout le monde m’a traité de fille facile et de « pute » les insultes en sois me m’atteignait pas mais cest juste lourd lorsque personne ne se rends compte de ce qu’il s’est vraiment passer. Même mes meilleures amies on dit «  tout le monde t’as vu baiser avec lui »
Je souffre beaucoup de tout cela meme si ca fait presque 2 ans.
J’ai envie de faire quelque chose, porter plainte, demander des excuses mais maintenant l’histoire s’est tassée et j’ai peur que toute ces personnes se souviennent encore, et de réouvrir d’anciennes blessures..
J’ai demandé de l’aide aux éducateurs du foyer ou j’habite et a un policier mais personne ne m’a soutenu et j’ai abandonné les demarches que je voulait entreprendre.
J’ai besoin d’aide, quelqu’un qui me soutiens car a part mon copain ( avec qui je ne parle pas de cette fête ) je n’ai aucune amie depuis bien longtemps. Ma propre mère ne m’a pas aidée.
Je ne sais pas comment continuer a vivre avec ça sans que personne ne m’aide ou me soutienne..

Réponse

Nous vous communiquons tout notre soutien et tenons à vous exprimer notre préoccupation et notre inquiétude.Ce que vous avez vécu est très grave. Le besoin que vous exprimez est plus que légitime. Vous êtes en droit d'être soutenue, écoutée, crue et aidée.

Ce qui s'est passé pendant la soirée, ainsi qu'après, est extrêmement violent. Il y a donc plusieurs violences: l'agression en soi et la réaction (et la non réaction) des autres. Ce que vous avez ressenti, et tout ce que vous ressentez encore aujourd'hui, est normal, naturel et compréhensible. Vous avez subi un viol et le traumatisme est bien réel.

Vous évoquez le fait de porter plainte et c'est vrai que pour de nombreuses personnes victimes d'agressions sexuelles, porter plainte est une étape importante. Cela participe à être reconnue comme victime et cette démarche les aide à vivre avec ce traumatisme. Pour d'autres, porter plainte est trop lourd et trop douloureux. Leur "guérison" passe donc par d'autres chemins et d'autres démarches.

Vous écrivez que porter plainte c'est "rouvrir d'anciennes blessures". En réalité, ces blessures ne semblent pas encore cicatrisées et très douloureuses.

Toutefois, il est vrai que porter plainte implique d'en reparler, de répondre à des questions, d'expliquer encore voire de dénoncer. Si vous faites ce choix, il est donc très important que vous soyez soutenue et aidée.

Avant de décider ce que vous voulez faire sur le plan juridique et pénal, il nous semble primordial de trouver de l'aide et du soutien auprès de personnes professionnelles ainsi qu'auprès de vos proches.

Dans un premier temps, le SAVI (coordonnées en lien) est un centre de consultations pour les victimes d'abus sexuels dans le canton de Neuchatel et nous vous encourageons à les contacter. C'est un service confidentiel et gratuit et les professionnel·les pourront vous reneigner et vous aider dans vos démarches.

D'après ce que vous écrivez, votre copain vous soutient par sa présence, c'est précieux. Par contre, vous ne parlez pas de cette fête avec lui. Est-il au courant? Si ce n'est pas le cas, ne pensez-vous pas que lui expliquer ce que vous avez vécu pourrait lui permettre de mieux vous soutenir?

Si vous vivez toujours en foyer, les éducateurs sont dans l'obligation de vous aider. Nous avons du mal à comprendre pourquoi ils ne l'ont pas fait avant. N'avez-vous pas un contact privilégié avec l'un-e d'eux? Ne pourriez-vous pas en reparler? Pareil pour votre mère, peut-être n'avait-elle pas mesuré la gravité de ce que vous avez vécu? Ne pourriez-vous pas lui en reparler?

Prenez contact rapidement , et revenez quand vous voulez sur ciao, nous restons à votre écoute.

Bien à vous.


SAVI, service d'aide aux victimes - CIAO
SAVI, service d'aide aux victimes - CIAO
Dernière modification le 28 mars 2019

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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